Présentation

Les informations concernant le Département d'italien sont à présent consultables sur le site:

http://www.univ-paris8.fr/italien


L. Fournier-Finocchiaro

mercredi 2 avril 2008

Texte de P8 en mouvement en cours de signature

Paris 8 en mouvements

Face aux menaces qui pèsent sur son avenir,

Défendre l’Université pour la Transformer

La volonté de s’opposer à la LRU et à ses effets marque l’actualité de la vie à Paris 8 depuis juillet 2007 : motions unanimes des conseils, pétitions multiples locales comme nationales, assemblées générales centrales et dans les UFR, mobilisation étudiante, manifestations, Université critique, etc.

Elle intervient dans un contexte plus général de réorientation de la vie quotidienne et institutionnelle de notre université engagé depuis deux ans maintenant, de l’élection des nouveaux conseils à celle de Pascal Binczak à la présidence, contribuant à un nouveau climat et à de nouvelles façons de faire.

Ce n’est donc pas par hasard que cette mobilisation se soit produite dans un climat qui est resté pour l’essentiel serein, et qui a jusqu’à ce jour permis d’affirmer l’existence d’une véritable communauté universitaire, à la différence de ce que nous avons pu observer dans d’autres universités.

Nous estimons cependant que ce que nous avons pu collectivement construire ou reconstruire est fragilisé par le contexte général (LMD, LRU, AERES, financements non pérennes de la recherche, etc.) dans lequel l’Université doit affirmer ses choix. Les effets d'une mise en concurrence accrue au sein de l'enseignement supérieur, sous la pression de critères qui pour une part échappent à l'Université elle-même, ainsi qu'une gestion relevant de plus en plus de logiques managériales et non du service public, menacent l'autonomie scientifique et pédagogique. D’où la nécessité de construire et de défendre ensemble un projet pour Paris 8 qui nous soit propre.

Cela rend d’autant plus indispensable de nous appuyer collectivement sur ce qui constitue à nos yeux un patrimoine commun, intégrant nos différences mais favorisant nos convergences autour de principes que nous voulons continuer à faire nôtres. Ce patrimoine commun s’appuie sur les incontestables progrès accomplis dans la vie institutionnelle de notre Université ; nous voulons les approfondir : transparence, collégialité, meilleure prise en compte des conseils, plus large association des personnels à la vie de l’université. Cette démarche s’appuie aussi sur une capacité d’initiative et de réflexion, qu’incarnent notamment les Etats Généraux avec leurs prolongements, la tenue d’une journée de réflexion « pour une université critique pour tous », l’appel de Paris VIII (dit des sociologues), la démarche à caractère national de SLU, le renforcement des liens avec SLR, etc.

C’est en s’appuyant sur ce patrimoine commun que l’Université travaille en interne et se prépare à d’âpres négociations avec le ministère sur le quadriennal recherche, le quadriennal formation, le projet de l’Université, le Pres, etc

Dans un tel contexte, nous pensons nécessaire de consolider cette démarche autour de l’idée qu’il nous faut « Défendre l’Université pour la Transformer».

Nous proposons que celle-ci soit encore approfondie autour de quelques principes que nous appelons à mettre en œuvre ensemble :
- ancrer la résistance aux effets de la LRU (si celle-ci devait s’appliquer) dans des positions principielles de garantie d’espaces démocratiques et de collégialité, notamment dans les prises de décision comme les procédures de recrutement ou l’élection présidentielle ;
- ancrer la vocation de l’Université dans l’apprentissage des disciplines et l’appropriation des outils conceptuels et intellectuels nécessaires à la pensée critique du monde contemporain ; les finalités de l’enseignement supérieur résident bien dans ce qui se transmet des savoirs, des héritages et des cultures vivantes.
- ancrer le projet de Paris 8 dans une volonté de démocratisation de l’université, qui refuse toute sélection des bacheliers à l’entrée de celle-ci mais s’engage à prendre en charge les problèmes spécifiques liés à l’accès croissant aux études universitaires de publics qui n’y sont guère préparés. Pour ce faire, notre capacité de réflexion et d’initiative collective ne suffira pas si elle ne s’accompagne pas des moyens publics en personnel et en crédits indispensables pour améliorer la réussite des étudiants. Cette volonté de démocratisation suppose non seulement la mise en cohérence entre le M1 et le M2, mais aussi le rejet de toute sélection à l’entrée du M1 dans les formations s’inscrivant dans la continuité du L3. Cette mise en cohérence n’empêche pas la possibilité de délivrer la maîtrise à Bac+4.
- ancrer, depuis le L1 jusqu’au M2, le projet de formation de Paris 8 dans le lien enseignement recherche. Ce projet ne saurait être pensé comme exclusif de la prise en compte de l’avenir professionnel de nos étudiants. Pour autant, celui-ci ne saurait se réduire à des critères contestables d’insertion à court terme, porteurs de menaces pour l’indépendance des contenus scientifiques de formation. La professionnalisation ne peut se concevoir ni comme une façon d’organiser de manière autoritaire la sortie du système éducatif ni comme un assujettissement à des demandes à court terme du marché du travail mais comme moyen et nécessité d'anticiper sur des besoins et des pratiques renouvelés de connaissance et de qualification. A ce titre, une formation intellectuelle ainsi entendue est seule à même d’ouvrir des perspectives d’inscriptions sociales et professionnelles lisibles pour l’ensemble de la communauté universitaire et pour la société.
- ancrer le projet scientifique de Paris 8 à la fois dans le respect de la multiplicité des voies de la recherche mais aussi dans le développement d’interactions enrichissantes tant au sein de Paris 8 qu’avec les laboratoires d’autres établissements, avec nos partenaires extérieurs et notre environnement social et culturel. Ce projet refusera de s’inscrire dans une logique d’instrumentalisation de la recherche ; il explorera, dans une démarche critique, des champs nouveaux qui soient en rapport avec les évolutions actuelles de la société. Sa réalisation nécessite des financements publics renforcés et pérennes.

Tous ces principes, nous souhaitons pouvoir non seulement les défendre, en lien avec la mobilisation contre la LRU, mais aussi les approfondir et les mettre en oeuvre avec tous ceux qui les partagent. Il nous semble que l’Université, si elle veut pouvoir résister aux multiples pressions et redéfinitions qui la menacent, a besoin plus que jamais de s’appuyer sur une réappropriation critique collective de ses fondements. Celle-ci sera d’autant plus aisée qu’elle se mènera parallèlement à des pratiques cohérentes à l’initiative des conseils centraux de l’université.

Dans un contexte où nationalement se généralise l’application de la LRU, nous prenons l’initiative de proposer par ce texte une invitation à définir ensemble le projet de Paris 8 au vu des échéances multiples qui s’annoncent, et à en débattre

Contact et signatures : p8enmouvements@orange.fr


signatures
Ali Ben Ali Chérif, Archambeau Olivier, Beautier Elisabeth, Berger Cendrine, Bernard Gilles, Bertrand Denis, Bezille Hélène, Bitoun Lazare, Blondeau Nicole, Bonnery Stéphane, Bosgiraud Jacques, Bouissou Christine, Bouquillon Philippe, Castaing François, Cavalera Loris, Cordoba Marie, Couedel Annie, Cours-Salies Pierre, Crémoux Françoise, Da Lage Antoine, Davault Corinne, Deotte Jean-Louis, Diener Ingolf, Durand-Richard Marie-José , Duroux Françoise, Ennaffa Ridha, Folcher Viviane, Gautier-Costard Emmanuèle, Gervais Pierre, Helvétius Anne-Marie, Joigneaux Christophe, Jouandeau Nicolas, Le Grand jean-Louis, Le Guen Brigitte, Lefeuvre Daniel, Margairaz Michel, Maurin Aurélie, Méhat Jean, Meunier Jean-Marc, Moreno Hugo, Ouharon Aïcha, Palombarini Stéfano, Prevost Gérard, Rabardel Pierre, Rayou Patrick, Riot-Sarcey Michèle, Rochex Jean-Yves, Rollinde Marguerite, Roquet Christine, Salgues Marie, Sellier Françoise, Serry Hervé, Soulié Charles, Tancelin Philippe, Tartakowsky Danielle, Trat Josette, Truck Isis, Vahabi Merhdad, Weiss Christian, Faverzani Camillo, Tessonneau Alex, Basri-Elmas Hasan, Joubert Claire, Bue Alain, Ali-Benali Zineb, Kahane Jean-Claude, Messamah Khelifa, Wertz Harald,...

1 commentaire:

Unknown a dit…

VIVREPARIS8.FR -- Et pour être équitable, on peut mentionner l'existence du texte de la liste "Vivre Paris 8", qui est en cours de signature également sur http://www.vivreparis8.fr

En voici un aperçu:
Quarante ans après sa création, Paris 8 conserve encore ce qui fait sa force : une ouverture au monde et aux idées, la pluridisciplinarité, des méthodes originales d’enseignement. Cependant, notre université est de plus en plus menacée.

Notre diagnostic

L’Université Paris 8 est menacée de l’extérieur :

Par un contexte législatif et juridique inquiétant. — Avec la loi LRU, les pouvoirs présidentiels ont considérablement augmenté, sans que soient pensés les contre-pouvoirs. Dans les faits, malgré une opposition affichée à la loi LRU, la pratique du pouvoir actuel de notre université est déjà conforme à son esprit. Dans le même temps, l’autonomie fait peser des menaces sur les ressources budgétaires.

Par un contexte régional universitaire défavorable. — Faute d’une orientation claire, notre université n’est pas en position de jouer son rôle au sein du PRES. Comment ne pas voir l’attitude très dynamique de P13 qui a déjà approché l'EHESS et les universités de Paris-Centre ?

Par un déficit d’image. — La mauvaise image de notre université entraîne la démobilisation des enseignants-chercheurs et la baisse du recrutement étudiant, plus forte à P8 qu’ailleurs (la baisse est de 20 % en 4 ans, malgré l’augmentation des inscriptions à l’IED).

L’Université Paris 8 est également menacée de l’intérieur :

La démocratie interne est sérieusement compromise par l’inefficacité de la concertation et le manque de transparence dans les procédures de décision.

La situation financière de notre université reste fragile. Le fonds de roulement est toujours insuffisant ; les financements extérieurs sont faibles.

La gestion est approximative, il n’y a pas de critères clairs d’attribution des moyens financiers et humains.

Dans certains services, le climat relationnel est difficile. La suspicion a pris le pas sur la confiance. La réorganisation des services s’est faite sans concertation, les décisions sont arbitraires, la gouvernance est bureaucratique et tatillonne. Le discours apparemment démocratique engendre la cacophonie, à l’exemple du calendrier universitaire, du cadrage qui a présidé au LMD2, de l’insuccès de la mise en œuvre de l’évaluation des enseignements et de l’aide à la réussite…

La gouvernance actuelle propose une vision irréaliste de l’avenir de notre université, qui s’illustre notamment dans la présentation du dernier Plan quadriennal.

Notre programme

1. Rendre notre université de nouveau attractive

Au plan régional. — Construire une politique universitaire régionale solide et cohérente. Il est donc urgent d’engager une coopération paritaire avec l’Université Paris 13 et de renforcer les échanges avec l’Université Paris 10.

Au plan national. — Améliorer le recrutement national en accordant une attention particulière à la qualité des masters.

Au plan international. — Diversifier notre recrutement, donc le rendre plus actif.



2. Construire une offre de formation lisible, raisonnée et cohérente

Centrer l’offre de formation sur l’étudiant, la fonder sur la recherche et la rendre plus professionnelle.

Rendre compréhensible l’offre de formation, par notre tutelle et par les étudiants

Légitimer l'offre de formation par une évaluation double : des formations (taux de réussite) et des enseignements (organisée par les formations elles-mêmes).

Traduire « l’adossement à la recherche » dans des contenus précis d’enseignement sans réduire les fondements généralistes et disciplinaires et dans une forme de professionnalisation par la recherche.



3. Affirmer qu’il n’y a pas de formation sans recherche et pas de recherche sans formation

Conforter les équipes innovantes, afin d’assurer l’attractivité de notre université.

Faciliter la réponse aux appels d’offres et la gestion des contrats de recherche.

Prendre des orientations de recherche concertées avec les trois Conseils et les Écoles doctorales.

Encourager les collaborations avec les centres de recherche des universités étrangères et multiplier le nombre de supports pour chercheurs étrangers.

Valoriser les docteurs de notre université : mise en ligne des thèses ayant obtenu les félicitations du jury ; publication systématique aux PUV des cinq meilleures thèses de l’année.



4. Développer une politique des ressources humaines concertée, clarifiée et assumée

Mettre en place une politique de redéploiement réfléchie, liée aux départs à la retraite, avec des critères équitables et acceptés par tous, en collaboration avec le CA et les composantes concernées.

Faire vivre les instances représentatives des personnels BIATOS et favoriser les évolutions de carrière de tous ceux qui s’investissent fortement dans leurs fonctions administratives et techniques.

Reconnaître l’implication des maîtres de conférences dans les tâches pédagogiques, de gestion et de suivi des étudiants, dans les activités de recherche et d’enseignement et développer pour eux des conditions favorables à leurs travaux d’habilitation.

Répartir équitablement les moyens pour faire face à la multiplication des tâches administratives et pédagogiques.

Rendre possible l’allocation de moyens temporaires pour faire face à des charges de travail ponctuelles : colloque, mise en place d’un programme ou d’un projet...



5. Sauvegarder une gouvernance démocratique et efficiente autour d’un projet partagé et réalisable, malgré les contraintes de la loi

Instaurer une réelle démocratie interne, et assurer l’équilibre des pouvoirs pour éviter toute dérive autocratique. Faciliter à tous l’accès aux instances dirigeantes et à l’information.

Restaurer les prérogatives des composantes (UFR, Instituts, départements).

Défendre avec détermination et pertinence les intérêts de notre université dans les négociations avec le Ministère.

Rétablir progressivement la situation financière par la mise en œuvre d’une gestion pragmatique, sans bureaucratie, qui soit à la fois rigoureuse et transparente.



6. Restaurer de meilleures conditions de vie et de travail pour tous

Améliorer l’accueil des enseignants-chercheurs et des personnels BIATOS

Faire enfin du campus un véritable lieu de vie, améliorer significativement l’entretien au quotidien, et continuer la rénovation des locaux (portes coupe-feu, cafétéria…).

Prendre enfin au sérieux la question de la sécurité dans notre université et aux abords, en collaboration avec tous les acteurs : RATP, Ministère de l’éducation, police nationale et municipale.

Poursuivre et renforcer les actions d’intégration en faveur du handicap initiées en 2003, et signer la Charte Université–Handicap de la CPU.

Accélérer la modernisation technologique de notre université (réseau d’alimentation électrique sécurisé, continuité et amélioration du service Mail et Web, alimentation ondulée des machines sensibles, généralisation du wifi, plate-forme d’enseignement à distance…).

Développer la participation étudiante, attribuer des moyens aux associations, notamment des locaux ; améliorer l’accueil, l’accompagnement pédagogique, l’aide à la réussite tout au long du parcours universitaire des étudiants, et mettre en œuvre une aide à l’insertion professionnelle ; rétablir un accompagnement spécifique pour les étudiants étrangers.

Engager une politique d’économie des ressources (chauffage, tri sélectif…)

Restaurer un climat de confiance entre tous les acteurs de notre université…



… pour bien « vivre Paris8 »