Présentation

Les informations concernant le Département d'italien sont à présent consultables sur le site:

http://www.univ-paris8.fr/italien


L. Fournier-Finocchiaro

mardi 26 mai 2009

Le mouvement dans les universités, enterré un peu vite.

Ce n’est qu’un début, le combat continue. L’affirmation peut surprendre. Slogan de jadis ? Acharnement thérapeutique désespéré pour redonner vie à un mouvement qui, paraît-il, se conjuguerait désormais au passé ? Pas du tout : ce qui s’est passé depuis six mois ne saurait être rayé d’un trait de plume – tout simplement parce que nous n’avons pas obtenu ce que nous demandions. Quoi qu’il arrive, les universités françaises dans leur majorité ont montré qu’elles n’étaient pas prêtes à accepter de façon passive les réformes préparées hâtivement que nos gouvernants entendent leur imposer au nom d’une prétendue « modernité » qui ne consiste qu’à appliquer partout des recettes toutes faites empruntées au monde de l’économie. La loi LRU s’est vue délégitimée par ses mesures d’accompagnement et cela ne saurait être oublié. Tout le monde sait bien aussi que nous avons lutté non pour notre intérêt particulier ou notre feuille de paye, mais pour l’avenir de l’éducation et de la recherche dans ce pays. Face à cela, nous n’avons rencontré que l’insulte et le mépris. S’ agit-il véritablement d’une victoire pour le gouvernement?

Certes c’est un fait que, presque partout, les universitaires entreprennent de faire passer des examens de fin d’année, dans des conditions le plus possible satisfaisantes pour tous. Mais aucune des raisons pour lesquelles ils le font ne signifie, comme le prétend le gouvernement suivi par de nombreux médias, que le combat engagé il y a plusieurs mois serait terminé et encore moins que les motifs pour lesquels il a été juste de l’engager seraient devenus moins pertinents. Ils le font parce qu’ils y sont contraints par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche qui a fait le choix de durcir la confrontation avec la communauté universitaire pour des raisons n’ayant que peu à voir avec le bon fonctionnement des universités françaises. Ils le font parce qu’ils se sentent responsables de l’avenir de leurs étudiants, qu’ils se sont engagés à ce qu’aucun d’entre eux n’ait à pâtir du mouvement en cours et qu’ils entendent tenir parole (ils ne sont pas ministres…). Ils le font, enfin, parce qu’il n’était pas question de tomber dans le piège des examens qui avait été préparé avec un cynisme qui n’a eu d’égale que l’incapacité à ouvrir un dialogue avec la communauté universitaire depuis quatre mois.

Nous venons ici de faire l’expérience de la brutalité d’une pratique napoléonienne du pouvoir universitaire qui répond par l’envoi des forces de l’ordre et l’utilisation des recteurs comme des préfets en mission à des revendications avancées depuis janvier dernier avec une clarté, une inventivité et une sérénité reconnues de tous. On se croit revenu avant 1968, cette date symbolique que les actuels gouvernants aspirent à effacer des mémoires.

Face à cette volonté gouvernementale de faire taire toute opposition par la force et la contrainte, nous ne pouvons que réaffirmer nos revendications et, surtout, répéter avec autant de calme que de détermination que nous ne renoncerons pas. Serions-nous tentés de le faire que la pratique quotidienne du pouvoir dans les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche nous engagerait vite à revenir à la raison. Nous n’en voudrons qu’un exemple.

Au mois de décembre dernier, le président de la république avait déclaré – dit-on – qu’il était nécessaire de pratiquer la concertation à une condition : ne tenir aucun compte des avis des personnes qui se prêtaient à ce jeu-là. Nous en avions eu des illustrations manifestes en quatre mois de conflit mais ce qui vient de se passer ces derniers jours dépasse l’imagination la plus débridée. Pour illustrer leur volonté de dialogue sur le dossier de la formation et du recrutement des enseignants du premier et du second degré, les ministres concernés avaient annoncé, non sans quelque contradiction d’ailleurs, qu’étaient mis en place d’un côté une série de « groupes de travail » avec les syndicats représentatifs mais aussi, de l’autre côté, pour faire bonne mesure, une commission co-présidée par un président d’université et un recteur. Bien sûr, le calendrier imposé était une nouvelle fois à la hauteur de la précipitation et de l’agitation qui règnent dans notre pays depuis deux ans puisque tous les travaux devaient être conclus d’ici au 15 juillet ; bien sûr, on ne comprenait pas très bien quelles étaient les missions et les prérogatives respectives de la fameuse commission et desdits groupes de travail ; mais enfin cela ressemblait encore à un ersatz de négociation pour quiconque voulait bien y croire.

Las, depuis quelques jours les choses sont claires y compris pour celles et ceux qui prêtaient encore quelque crédit à la volonté d’écoute des ministres concernés. Alors que les groupes de travail n’ont pas encore achevé leurs réunions et que la commission programmée n’a pas encore été mise en place, sont rendus publics, soumis aux comités techniques paritaires consultatifs et annoncés pour passage au conseil d’Etat les textes des projets de décrets mettant en place l’année transitoire et faisant passer en force la logique de la « mastérisation » ministérielle de la formation et des concours d’enseignants dont on avait annoncé que sa mise en place était reculée d’un an pour permettre de consulter sérieusement (enfin !) celles et ceux qui devraient la mettre en oeuvre. Une nouvelle preuve est ainsi donnée de la façon dont le gouvernement en place conçoit le dialogue avec la communauté universitaire et l’autonomie qu’il lui a octroyée. Il est à peu près aussi ridicule de considérer que l’université selon le modèle de la loi LRU est autonome que de prétendre que certains pays sont régis par une république simplement parce qu’ils élisent au suffrage universel un chef d’Etat ou de gouvernement.

Cette autonomie de gestion sous surveillance rectorale a montré ces dernières semaines son vrai visage. Personne ne saurait désormais l’oublier. Ce sont la confiance aveugle des universitaires, leur passivité à l’égard des politiques ministérielles qu’on leur imposait qui appartiennent au passé, et non le mouvement qui a su déchiffrer les effets néfastes de la Loi LRU, des décrets qui l’ont suivie, les manipulations et les mensonges qui ont répondu à quatre mois d’engagement et de réflexions. Il faudra bien un jour l’admettre, quelle que soit la situation des examens dans l’université française au mois de mai 2009 : les universitaires se sont ressaisis de leur mission intellectuelle. Ce n’est pas là une position de droite ou de gauche, simplement une lecture des faits qui se veut politique, c’est-à-dire au service des citoyens.

Communiqué de SLU, 25 mai 2009

dimanche 24 mai 2009

Il futuro universitario in Italia...

Gli atenei preparano i piani per accedere agli incentivi anti-sprechi della Gelmini
Tagliato un corso di laurea su cinque

La Sapienza ne elimina 46, Siena 34. La mappa da Firenze a Messina

ROMA — Venti per cento di corsi in meno, in cifre 1.000-1.100 tra lauree triennali e specialistiche. È l'effetto della cura dimagrante per l'università avviata dalla Moratti e portata avanti da Mussi. Termine ultimo per perdere peso il 15 giugno. Dopo quella data, se l'offerta formativa sarà ridondante, ovvero conterrà troppi corsi privi dei necessari requisiti, a partire dal numero dei prof delle materie di base, verrà ridimensionata a colpi di forbici dal ministro Gelmini. Nel senso che l'offerta fuori norma non verrà riconosciuta, non avrà valore legale.

Negli ultimi due mesi i Senati accademici hanno tagliato decine e decine di corsi di laurea, in qualche caso anche facoltà. «La Sapienza» di Roma ha cancellato più di tutti. Il mega ateneo, il più grande d'Italia e uno dei maggiori in Europa, è stato quello che ha tagliato più in profondità: 46 corsi. A Siena ce ne sono 34 in meno. Firenze e Genova hanno previsto un taglio dell'offerta rispettivamente del 20 e 15 per cento. La Federico II di Napoli, lo scorso anno, ha cancellato 9 corsi di laurea e ora si appresta a tagliare 100 insegnamenti. Roma Tre, Bologna, Ferrara e Bergamo elimineranno da uno a due corsi. Il Politecnico di Milano un corso nella sede distaccata di Cremona. Ancona ha soppresso 10 corsi e 100 insegnamenti. Messina si è privata di una facoltà, quella di Statistica, e di 15 corsi di laurea. L'Orientale di Napoli perderà circa la metà dei corsi di laurea. In tutti gli atenei del Paese i Senati accademici stanno facendo i conti. E alla fine, tranne poche eccezioni, l'offerta didattica per il nuovo anno è a segno meno. Sono spariti gli insegnamenti creati più per ragioni accademiche che per soddisfare una reale domanda degli studenti. Sorti come funghi, spesso non sono riusciti ad attrarre iscritti. Ed hanno confuso le idee a tanti giovani con offerte stravaganti quanto prive di utilità: uno, tra i tanti, s'intitolava «Benessere del cane e del gatto».

Gli atenei hanno accorpato insegnamenti simili col risultato di utilizzare in modo più razionale i docenti. «Per i prossimi tre anni il governo punta alla perdita di un 20 per cento di docenza — spiega il professor Nino Luciani dell'ateneo di Bologna —. Mettiamo che un ateneo abbia 30 corsi di laurea con delle materie comuni nel primo anno. Non servono 30 professori. Si accorpano gli insegnamenti e un docente insegna a più studenti». Aggiunge il rettore dell'Università di Ancona, Marco Pacetti: «Spariranno i corsi e gli insegnamenti che sono nati per dare visibilità al docente. Ci sono professori che insegnano in quattro-cinque corsi simili con pochi studenti. Tutto ciò non è possibile». A Messina è saltata addirittura una facoltà, quella di Statistica, l'unica in tutta la Sicilia. «Gli studenti iscritti ai due corsi della facoltà si erano ridotti a trenta — afferma il rettore Francesco Tomasello —. Con la crisi che c'è bisogna avere coraggio, bisogna dimostrare di saper gestire le istituzioni. Nel prossimo anno accademico al sistema universitario mancheranno circa 500 milioni di euro. E col Pil in caduta non è ragionevole aspettarsi un miracolo da parte del governo».

Giulio Benedetti
Corriere della Sera
18 maggio 2009

mardi 19 mai 2009

AG d'UFR

Chers collègues,

L'Assemblée des 3 conseils qui s'est tenue lundi 18 mai a demandé à toutes les composantes de mettre en place une commission de recours mixte enseignants/étudiants au plus tard le 25 mai.

Il a également été demandé que cette commission soit constituée lors d'une AG.
C'est pourquoi je vous invite à une AG d'UFR le lundi 25 mai en salle B005.
Cette AG se déroulera en 2 temps: de 10h à 11h: AG enseignante
à partir de 11h AG plénière.


Bien cordialement

Marie Cordoba

Motion votée lors de l'assemblée des 3 conseils du 18 mai 2009

L'Assemblée des trois conseils de l'université Paris 8 réunie le 18 mai 2009, dans la continuité de ses prises de position précédentes, réaffirme que les récents décrets et mesures concernant le statut des enseignants-chercheurs, la formation des enseignants, l’emploi public (diminution des postes) et sa gestion (évaluation des personnels BIATOSS notamment), l’allocation des dotations budgétaires (Sympa), le démantèlement des grands organismes de recherche ainsi que l’absence de mesures sérieuses en faveur de l’aide sociale étudiante menacent les missions de service public et l'avenir des universités.

Ces mesures s’inscrivent dans le droit fil de l’organisation d’une mise en concurrence entre les différentes composantes de l’enseignement supérieur y compris entre universités, et d’une volonté de gérer l’université comme une entreprise, instituée par la LRU, et plus généralement par la RGPP.

L'Assemblée des trois conseils, comme le CA, le CEVU et le CS, constate que le gouvernement refuse de reconnaitre l’opposition massive exprimée par la communauté universitaire et préfère s’enfermer dans des logiques d’affrontement et de provocation à l’égard de l’exceptionnelle mobilisation universitaire. Le gouvernement va jusqu’à faire peser sciemment une menace à l’égard de nombreux étudiants concernant la validation de leur année universitaire. Cette attitude est irresponsable. Une telle attitude ne pourra que laisser durablement des traces. Elle ne pourra empêcher que cette opposition continue à s’exprimer, sous des formes qui ne manqueront pas d’évoluer et de s’adapter.

Parce que l'Assemblée est solidaire de la mobilisation qui s’exprime, elle réaffirme le principe qui a toujours été le sien depuis plusieurs années dans de telles situations : les mobilisations légitimes des membres de la communauté universitaire contre des mesures qui portent atteinte au service public de l’enseignement supérieur ne sauraient pénaliser les étudiants.
Dans ces conditions, et en conformité avec les engagements pris par le CEVU et le CA, l'Assemblée adopte, en ce qui concerne la validation des études pour l’année 2008-2009, les principes suivants :

* Parce que les formes de mobilisation retenues dans notre université ont permis que le lien entre les enseignants, les étudiants et les BIATOSS n’ait jamais été rompu, la validation du deuxième semestre 2008-2009 se fera sur la base d’une validation des savoirs transmis et acquis, les modalités de cette transmission-acquisition étant marquées par le contexte particulier de cette année universitaire.
* Les étudiants conservent le droit à deux sessions d’évaluation.
* La validation des enseignements devra se fonder sur une évaluation dont les modalités, présentées et discutées devant des assemblées de département, de composante ou de formation convoquées officiellement, réunissant enseignants et étudiants, devront intégrer le principe de non pénalisation du fait de la grève. Cette évaluation aura pour les EC une traduction chiffrée. Le calendrier d’évaluation tiendra compte des contraintes particulières liées à la situation des étudiants : boursiers, salariés, étrangers, stages… Les modalités d’évaluation devront évidemment avoir été communiquées par les enseignants aux étudiants, au directeur d’UFR et au président de jury de diplôme afin d’éclairer les délibérations du jury.
* Au cas où des évaluations apparaîtraient comme dérogeant à ces principes, afin de garantir la non pénalisation des étudiants du fait de la grève et d’instruire les demandes de recours que ceux-ci pourraient formuler, l'Assemblée demande aux UFR qui ne l’ont pas encore fait de mettre en place une commission de recours au plus tard d'ici le 25 mai comprenant à parité des représentants des étudiants et des enseignants, qui pourra s’adresser si nécessaire au président de jury. Ces commissions de recours, désignées par les assemblées de département, composante ou formation, seront destinataires des modalités d’évaluation citées ci-dessus.
* Les procédures de fonctionnement des commissions de recours dans chaque composante, ainsi qu’une synthèse des modalités de validation adoptées seront transmises au CEVU. Une copie des demandes de recours et de la réponse de la commission seront transmises au CEVU qui s’assurera ainsi de l’application de cette motion. En cas de besoin, la commission Recours du CEVU se réserve la possibilité d’intercéder auprès des commissions de recours des composantes afin que le principe de non pénalisation soit respecté.

Conférence de Pasquale Sabbatino

Cours / Conférence

Pasquale Sabbatino
Professeur à l’Université « Federico II » de Naples, Italie

Mardi 19 Mai 2009
de 12h à 15h, en salle B313

Le tre « spezie » di dialogo nel Tasso e gli Eroici furori di Giordano Bruno

Les étudiants de Master (M1 et M2) et de Licence (L3) ainsi que toutes personnes intéressées sont invités.

dimanche 17 mai 2009

"Alla Sorbona ritorna il '68" ovvero il movimento universitario francese nella stampa italiana

Seguendo uno 'schema' sostanzialmente comune (Sorbona occupata equivale a perdita dell'anno accademico), alcuni quotidiani italiani (v. sotto) informano sul movimento universitario francese che da mesi si oppone al progetto governativo di 'aziendalizzazione' dell'Universita' e della Ricerca pubbliche.

= Avvenire del 17 maggio 2009
"Universita' 'paralizzate', alla Sorbona ritorna il '68"

= Giornale del 17 maggio 2009
"Occupazioni e lezioni al fast food. Ora l'Onda travolge la Sorbona".

= Mattino di Napoli del 16 maggio 2009
"Sciopero record come nel '68. La Sorbona rischia il collasso"

= Sole 24-ore del 16 maggio 2009
"Sorbona ancora occupata: anno accademico a rischio"

jeudi 14 mai 2009

Sept présidents d'université en appellent au chef de l'Etat

Publié dans LE MONDE du 13.05.09

Monsieur le président de la République,

Si nous nous permettons de nous adresser à vous maintenant, c'est que la situation dans les universités est grave.

Quelle que soit la façon dont on vous présente les choses, aussi bien officiellement que dans les médias, la confusion règne : on vous dit à la fois qu'il ne se passe rien de considérable et que tout rentre dans l'ordre, et en même temps que l'année risque d'être perdue dans des troubles et des désordres intolérables. C'est là un tableau pour le moins contradictoire.

La réalité est certes contrastée. Mais, dans certains établissements et dans certaines filières, il n'est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir. Et la solution du décalage au début de l'été pas davantage le basculement en septembre ne constituent la moindre solution à ce type de problème. Il y a risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour nos administrations - sauf à laisser les universités éventuellement concernées inventer, dans le cadre de leur autonomie, des modes de règlement du problème indépendants des contrôles strictement bureaucratiques des tutelles : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Quel est l'état d'esprit des acteurs de la communauté universitaire ? On peut le présenter sous deux aspects. L'un d'eux, que vous avez sans doute perçu dès le début de la crise, c'est l'opposition et la colère de la quasi-unanimité des parties prenantes (sociétés savantes, organes décisionnels professionnels de l'enseignement supérieur, structures académiques, syndicats de tous bords...) vis-à-vis des deux grands chantiers que vos ministères ont ouverts : la réforme des statuts des enseignants-chercheurs et l'ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges. Une telle union n'avait jamais été vue.

Le second aspect est davantage et durablement porteur de tensions. Comme le traitement du premier point reste ambigu, subsiste une impression diffuse et tenace d'une volonté ministérielle de passer systématiquement outre les avis de la communauté universitaire. Pour parler clair, beaucoup n'ont plus confiance.

Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d'une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l'idée et la pratique qu'elle doit s'investir dans le gouvernement de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La sagesse consiste évidemment à décider un moratoire, de manière à favoriser une réflexion réelle, et collective, sur cette question qui déborde amplement le milieu universitaire, et qui touche, justement parce que nous sommes une démocratie, tous les enfants de toutes les familles du pays.

Or que constatons-nous ? Il n'y a ni suspension ni moratoire - mais une série de mesures, d'indications, de commissions, de projets, d'annonces, qui conduisent à faire entériner des dispositifs confus, peu lisibles et globalement nocifs. D'où un sentiment général d'amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir, qui aboutit à un mélange de consternation et de radicalisation avec le risque de comportements de plus en plus incontrôlables. C'est miracle que l'on en ait jusqu'à maintenant limité la propagation.

Qu'en sera-t-il quand on sera conduit à envisager que, par suite de l'obstination ministérielle ou d'une démarche excessivement tatillonne de l'administration des tutelles, des milliers d'étudiants puissent perdre leur année ? La démarche actuelle génère, dans le milieu de la culture, de la recherche et de l'enseignement, très attaqué et moqué ces temps-ci, un malaise profond, durable, et aux effets lointains, très peu susceptible de donner de l'attractivité à notre enseignement supérieur et à notre recherche.

Il faut donc, vite, des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs, que vous seul, Monsieur le président de la République, pouvez accomplir avec éclat et avec sagesse. C'est la confiance qu'exprime de la sorte notre profond respect.

Par Pascal Binczak, président de l'université Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII),
Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal (Grenoble-III),
Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul-Valéry (Montpellier-III),
Bernadette Madeuf, présidente de l'université Paris-Ouest (Paris-X),
Georges Molinié, président de l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV),
et Philippe Rollet, président de l'université Lille-I, sciences et technologies.

mardi 12 mai 2009

communiqué de la CNU

Pourquoi un tel déferlement de hargne pour un mouvement qu’ils jugeaient marginal et finissant?

La 10ème Coordination nationale des universités se réunira demain mercredi 13 mai à l’université de Marne la Vallée à partir de 10 heures. Malgré une campagne de dénigrement et de diffamation d’une violence inouïe orchestrée par l’UMP, l’UNI et complaisamment relayée par une grande partie des principaux médias, le mouvement des universités ne faiblit pas et n’entend pas céder aux chantages multiples qui sont, comme depuis plus de trois mois, la seule réponse du gouvernement.
La ministre sort les grands moyens en menaçant de prélèvements sur salaires le très grand nombre de collègues investis dans le mouvement universitaire contre ses réformes désastreuses. Xavier Darcos, dont on se demande bien à quel titre il intervient sur la question des diplômes universitaires, menace directement les étudiants de les priver de diplôme et d’année tout cours, alors que l’obstination de son propre gouvernement a déjà privés de cours pendant un semestre.
Pourquoi tant de peine, un tel déferlement de hargne et de mépris pour un mouvement qu’ils prétendaient marginal et finissant il y a quelques jours encore ?

La réunion de la 10ème Coordination Nationale des Universités montrera une fois de plus au gouvernement qu’il est devant un mouvement profond qui ne craint ni ses coups de force, ni ses chantages à la mauvaise conscience et qui ne croit rien de ses postures de compassion à l’égard des étudiants dont il s’acharne à précariser et détruire les emplois futurs.
Elle marquera la vigueur et la détermination de ce puissant mouvement universitaire divers, pacifique et décidé à défendre le service public d’enseignement supérieur et de la recherche, à préserver le cadre national et la qualité des diplômes et maintenir l’emploi public contre une ministre qui, en pleine période d’accroissement dramatique du chômage, contribue directement à ladestruction des milliers de débouchés professionnels pour la jeunesse.
La lutte que nous menons contre la casse du service public de l’enseignement supérieur s’inscrit dans une lutte globale contre la casse des services publics et de l’emploi. Nous appelons de ce fait à construire des convergences pour le 14 et le 26 mai, date de mobilisation nationale.
D’ores et déjà, la Coordination Nationale des Universités appelle à se joindre à toutes les initiatives prises dans le cadre de la journée de manifestation du 14 mai, notamment à Paris :
- à l’appel de la coordination nationale des BIATOSS et ITA, journée bureaux vides, rassemblement à partir de 12 heures sur l’esplanade de la BNF,
- à l’appel de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur, manifestation enseignement supérieur – recherche à 14 heures devant Jussieu,
- à converger à partir de ces rendez-vous avec la manifestation de la santé qui part à 11h30 de Montparnasse.

Les porte-parole de la CNU
porte-parole@cnu.lautre.net

La mobilisation doit se poursuivre

INTERSYNDICALE ENSEIGNEMENT SUPERIEUR – RECHERCHE

“La mobilisation doit se poursuivre. Ses formes doivent permettre à tous les étudiants de valider leur semestre et/ou leur diplôme dans les meilleures conditions.”

Examens universitaires : le gouvernement doit répondre aux revendications pour permettre à tous les étudiants de valider leur semestre

Par ses tergiversations et son refus de répondre clairement aux revendications portées par les personnels et les étudiants depuis 14 semaines, le gouvernement porte aujourd’hui l’entière responsabilité des conséquences de la poursuite du conflit au sein des universités. Il est comptable de la situation et de l’avenir des étudiants.

Les organisations soussignées condamnent l’attitude fermée et agressive du gouvernement. Elles refusent la dramatisation à laquelle se livre de manière irresponsable et dangereuse le gouvernement, au travers des déclarations de V. Pécresse, X. Darcos et F. Fillon. Elles dénoncent la volonté de la Ministre d’enfermer la mobilisation actuelle dans le débat sur les examens universitaires pour mieux se défausser de ses propres responsabilités.

Dans de nombreuses universités, les communautés universitaires, dans le respect des prérogatives des CEVU et CA, ont trouvé des modalités d’examens, aménagés ou non, qui se mettent déjà en oeuvre, ce que le gouvernement feint d’ignorer. Les discussions se poursuivent ailleurs. La force de cette exceptionnelle mobilisation réside dans son unité. En l’absence de réponses du gouvernement, les organisations soussignées estiment que la mobilisation doit se poursuivre. Ses formes doivent permettre à tous les étudiants de valider leur semestre et/ou leur diplôme dans les meilleures conditions.

La validation du semestre et l’obtention des diplômes doivent reposer sur une juste évaluation des étudiants. Celle-ci suppose la mise en oeuvre d’aménagements de la fin de l’année universitaire (report du calendrier de sessions d’examens, compléments de formations, cours de rattrapages, meilleure prise en compte du contrôle continu, modifications du contenu des épreuves ou de leur forme, etc.). Ces aménagements ne sauraient être un effacement du mouvement, comme le sous-entend la Ministre. Il appartient aux étudiants et aux personnels de décider des modalités les plus adaptées au sein de chaque université, en fonction de la situation locale afin qu’aucun étudiant ne soit pénalisé.

Nous exigeons que la Ministre et les présidents d’universités apportent les garanties suivantes, préalables à une organisation de la fin du semestre qui ne pénalise aucun étudiant :
- les examens ne doivent porter que sur les enseignements effectivement réalisés pour tous;
- les modalités de rattrapages ne doivent en aucun cas priver les étudiants de leurs droits (suppression des sessions de rattrapage par exemple);
- le versement des bourses ne saurait être interrompu au motif d’un manque d’assiduité.

La mobilisation particulièrement forte et unitaire dans les universités exige des réponses. La stigmatisation, la dramatisation et les provocations verbales sont de nature à renforcer l’incompréhension et l’exaspération au sein des universités. Le gouvernement doit trouver le chemin du dialogue au lieu de jeter de l’huile sur le feu. C’est à lui, en satisfaisant les revendications, de créer les conditions qui permettent aux étudiants de valider leur année.

Paris, le 12 mai 2009

SNESUP-FSU – SNCS-FSU – SNEP-FSU – SNTRS-CGT – UNEF – SLU – SLR

Communiqué du Snesup du 11 mai 2009

Alors que les étudiants, BIATOSS, enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs, sont en grève depuis 3 mois, le gouvernement continue de faire la sourde oreille, comptant sur un pourrissement du mouvement. Or les dernières AG d’étudiants et des personnels ont largement confirmé la volonté de poursuite du mouvement.
Le SNESUP constate donc que les conditions politiques ne sont pas réunies pour organiser des évaluations.
Pour préserver les intérêts des étudiants, une validation du semestre avant juillet 2009 pourrait être envisagée, en concertation avec les étudiants et personnels en lutte. Elle devra être comprise comme une forme de lutte adaptée à la situation.

jeudi 7 mai 2009

Francia, atenei in rivolta

Segnaliamo l'articolo "Francia, atenei in rivolta. Studenti e prof contro Sarko" sul Corriere della Sera 6 maggio 2009.
Con qualche difficolta' l'articolista informa sul movimento universitario francese che da mesi si batte contro il progetto governativo di 'aziendalizzare' l'università e la ricerca pubbliche; progetto che è della stessa natura di quello del governo italiano, dettato dalle oligarchie accademico-confindustriali.
Solo alla fine dell'articolo sono riportate le ragioni della protesta: "E' il ministro che deve accettare di ridiscutere una riforma che minaccia posti di lavoro, autonomia e qualità della ricerca pubblica. E' tutto il mondo accademico che si sente colpito."
Il Corriere della Sera ha comunque, in qualche modo, informato sulla protesta dell'Università francese, mentre il resto della 'grande' stampa italiana tace.


Notizia riportata dall'ANDU (anduesec@tin.it)

mardi 5 mai 2009

Facs bloquées : l’UMP tonne - Libération

Haro sur les bloqueurs ! Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre exige des « poursuites judiciaires » contre les personnes qui empêcheraient les étudiants de passer leurs examens. Il a vivement condamné hier la « ronde des jusqu’au-boutistes », accusée de « prendre en otages » les étudiants « pour défendre des positions idéologiques ».

« C’est scandaleux, ça suffit », a tempêté le porte-parole. Téléguidés, selon lui, par l’extrême gauche, « les irresponsables qui jouent avec l’avenir de la jeunesse » doivent « rendre des comptes ». Frédéric Lefebvre a appelé les enseignants-chercheurs en lutte « à se comporter comme les internes des hôpitaux qui, eux, ne prennent pas leurs patients en otages ». L’offensive de l’UMP a été précédée de plusieurs déclarations qui traduisent un net durcissement de la position du gouvernement.

Au Grand Jury RTL-le Figaro-LCI, Valérie Pécresse avait dénoncé le 26 avril l’attitude du PS, « qui ne condamne pas les violences, qui ne condamne pas les blocages universitaires, qui n’appelle pas à la reprise des cours et à la tenue des examens ». Une attitude qu’elle mettait au compte de la crainte du PS d’être « débordé par le parti de Besancenot, très présent dans les universités ». Dimanche, dans la même émission, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, a parlé d’un « formidable gâchis » dans les universités bloquées où s’impose « la loi de la minorité ».

L’exécutif croit pouvoir compter sur la compréhension d’universitaires et de responsables syndicaux, y compris ceux qui ont critiqué les réformes portées par Pécresse. Après François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) a condamné le 30 avril les intrusions de l’extrême gauche dans le champ syndical. Et le président de l’université Paris-V, Axel Kahn, a qualifié hier d’« irresponsable » et « choquant » l’appel de la Coordination des universités à ne pas organiser les examens de fin d’année.

Point de la situation: motions de la 9ème CNU

L’université et la recherche sont en lutte depuis trois mois ; aujourd’hui elles sont plus que jamais en résistance.

Motion : « Nous ne tiendrons pas les examens ! »
Face à la situation de blocage actuelle dont le gouvernement porte l’entière responsabilité, et qui a entraîné une suspension des cours depuis trois mois dans la plupart des universités :

1. Nous refusons d’évaluer les enseignements qui soit n’ont pas été dispensés (dans 30 universités en piquet de grève aucun cours ne s’est tenu au second semestre), ou bien qui ont été dispensés dans des conditions de grève ne permettant pas un accès équitable des étudiants à ces contenus.
2. Nous appelons les enseignants-chercheurs et le personnel BIATOSS à ne pas organiser les examens et ce jusqu’à satisfaction de nos revendications.

Motion contre les répressions
La Coordination Nationale des Universités condamne toute répression à l’encontre de la communauté universitaire et scientifique dans son ensemble. Elle appelle à soutenir tous les membres de la communauté universitaire et scientifique qui
sont poursuivis dans le cadre du mouvement. Elle rappelle que la grève est un droit constitutionnel et que les intimidations, les menaces, les insultes et les provocations sont une atteinte grave à ce droit et à la liberté individuelle.
Elle condamne par ailleurs les initiatives des administrations universitaires visant à mettre fin au mouvement : consultation électronique, référendum et vote sans débat.

Motion : « Il n’y a qu’une Université, c’est l’Université Publique »
La Coordination Nationale des Universités réunie le 29 avril 2009 en Sorbonne s’insurge de la publication au Journal officiel du 19 avril du décret n°2009-427 du 16 avril 2009 « portant publication de l’accord entre la République française et le Saint-Siège sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur »
Ce décret est une nouvelle attaque contre le principe de laïcité.
Il est écrit dans ce décret : « Pour les Universités catholiques, les Facultés ecclésiastiques et les établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint-Siège : aux grades et diplômes qu’ils délivrent dans les disciplines énumérées dans le protocole additionnel. Une liste des institutions ainsi que des grades et diplômes concernés sera élaborée par la Congrégation pour l’Education catholique, régulièrement tenue à jour et communiquée aux Autorités françaises ».
Cette phrase est purement scandaleuse pour deux raisons de fond :

* Alors que la DGES, dans une note « informative » impose les noms de domaines et de diplômes aux universités publiques, ce décret laisse les instituts catholiques dicter leur loi au Ministère. Alors que le pilotage bureaucratique n’a jamais été aussi explicite pour le service public, on laisse les mains totalement libres au secteur privé.
* Depuis 1885, les instituts catholiques ne sont plus des universités. Il n’y a qu’une Université en France et c’est l’Université publique.

CALENDRIER

* Vendredi 1er mai: participation à la manifestation interprofessionnelle avec point de rendez-vous pour le cortège unitaire « enseignement supérieur et recherche ».
* Dimanche 3 midi – lundi 4 midi mai : 1001e heure de la ronde des obstinés, Paris, Parvis
* de l’Hôtel de Ville
* Semaine du 4 mai: meeting unitaire des 8 confédérations syndicales pour qu’elles prennent une position ferme sur la question de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, et plus généralement sur le service public et la loi « mobilité des fonctionnaires ».
* Jeudi 7 mai: manifestations locales
* Mercredi 13 mai: 10ème Coordination Nationale des Universités à l’université de Marne la Vallée (co-organisée avec l’université de Paris 12)
* Mardi 12 mai ou vendredi 15 mai (mandat donné aux porte-parole pour déterminer une date, avec une préférence pour le 12 mai): journée nationale de manifestation à Paris et dans 5/6 grandes villes en convergence avec les autres secteurs
* Jeudi 14 mai - vendredi 15 mai: journées d’action: lutter contre la précarité ; aller à la rencontre des écoles, des collèges et des actions ; soutenir les « laboratoires morts »
* Jeudi 21- dimanche 24 mai : Marche obstinée de Chartres à Paris. Commission d’organisation: Delphine Helle (helle_delphine@gmail.com), Jérôme Chandesris (jerome.chandesris@etu.univ-rouen.fr), Théophile Gaudin (theopile_gaudin@live.fr), Wahby Mtir (06 59 02 87 58)
* Jeudi 4 juin: The Academic Pride

lundi 4 mai 2009

L'ULTIMATUM DES MILLE ET UNE HEURES

Depuis mille heures, nous tournons place de Grève, jour et nuit, comme nous l’avions annoncé lorsque nous sommes venus y déposer notre ultimatum, le 16 mars.

Depuis mille heures, des enseignants chercheurs, des chercheurs, des personnels biatoss, des étudiants, les IUFM, des artistes, des citoyens ayant à coeur de défendre l’indépendance de la pensée, marchent jour et nuit pour manifester leur refus de la LRU.

Depuis mille heures, ce sont plusieurs milliers de personnes qui se sont succédé en place de grève, issues de toutes les universités d’Ile de France, et parfois même de province, de toutes les disciplines. Des universitaires que la loi LRU voudrait placer en concurrence les uns avec les autres témoignent, ici, de leur entière solidarité, de cette idée d’une communauté que les tenants du marché ne sauraient ni admettre ni peut-être même comprendre. Depuis mille heures, nous avons défendu une idée de l’université ouverte sur l’avenir, populaire, démocratique, tout entière vouée à sa mission qui est de former des générations d’étudiants et de contribuer à la création de savoirs nouveaux.

Aujourd’hui, alors que la mille-et-unième heure vient de passer, force est de constater que le gouvernement n’a rien voulu entendre de nos revendications. Il s’est entêté à tenir une posture idéologique qui admet pour seul prédicat la rentabilité immédiate, qui stigmatise le risque de la pensée comme un luxe inutile et toutes libertés de recherche comme autant de privilèges. Aux négociations, ce gouvernement a préféré s’en tenir à la menace et au mensonge.

Mais à trop vouloir affirmer que tous les problèmes sont résolus et que le mouvement des universités s’essouffle, cette politique de communication a perdu toute crédibilité. Et c’est ici la première victoire de notre ronde infinie des obstinés et du mouvement universitaire. Depuis plus de mille heures, y ont tourné des universitaires dont certains assumaient une grève totale de leur service enseignant, tandis que d’autres substituaient aux cours habituels des séminaires de grève, et que d’autres encore, en raison de la préparation de concours, apportaient à leurs étudiants la totalité des enseignements dont ils pouvaient avoir besoin. Cette hétérogénéité n’a jamais occasionné la moindre dissension parmi nous, et la ronde a permis à chacun de marquer sa détermination, de s’inscrire dans un mouvement de résistance face à une politique que tous condamnent avec la même fermeté.

La ronde infinie des obstinés, en convergence avec tous ceux qui luttent contre ces décrets, témoigne de notre engagement à obtenir leur abrogation, et dès maintenant à en refuser l’application. Les maquettes de mastérisation continueront de tourner dans l’infini de notre refus et les modulations de service se dissoudront dans notre commune obstination. Au silence des gouvernants, la ronde infinie des obstinés oppose le flux permanent de nos paroles. Et sous chacune de ces paroles, c’est un nouvel acte contre cette politique qui est inventé.

À travers ces mille heures de marche ininterrompue, c’est bien une résistance qui s’est engagée. Et cette résistance s’exercera jusqu’à ce que le gouvernement apporte des réponses à la mesure de la crise profonde qu’il a provoquée par la LRU, et jusqu’à ce qu’il ouvre de véritables négociations.

Non seulement la ronde infinie des obstinés n’est pas prête de se dissoudre, mais elle compte bien intensifier son action, se trouver de nouveaux terrains d’application et de nouvelles déclinaisons temporelles de l’infini.

A l’issue de ces mille heures, c’est donc un second ultimatum que nous posons aujourd’hui. Aucun des quatre points qui ont suscité notre présence place de grève n’a reçu de réponse satisfaisante. La ronde infinie des obstinés tout au long du mois de mai déclenchera donc autant de rondes intempestives que cela sera nécessaire, à Paris comme en Province. Que nos ministres de tutelle le sachent, notre marche lancinante et déterminée n’est pas prête de rompre. Elle entre dans une dynamique centrifuge, elle réapparaîtra plus massive et intempestive et s’associera plus encore aux autres secteurs en lutte.

Ainsi, si le 1er juin, aucune avancée significative de nos revendications n’est constatée, la ronde infinie des obstinés s’invitera dans le débat des élections européennes. De toutes les universités, nous convergerons vers un nouveau point de ronde et nous reprendrons notre marche, jour et nuit, pour rappeler à l’opinion le peu de cas que ce gouvernement fait de l’université et de notre avenir à tous.

Nous serons présents à cet appel car, tous, nous sommes intensément obstinés et l’infini est de notre côté.

La crise universitaire se prolonge - Sylvestre Huet, Sciences2, Libéblogs

Si les formes de la résistance à la politique universitaire du gouvernement évoluent, elle ne cesse pas. De son côté, le gouvernement refuse obstinément tout geste susceptible de changer la donne et persiste dans sa volonté d’imposer ses décisions, coûte que coûte pour l’université, les étudiants et leurs familles, en considérant manifestement qu’il ne paye pas de prix politique trop lourd dans ce conflit.

Valérie Pécresse, interrogée par Le JDD hier, a réitéré son analyse du conflit qui n’aurait pas de cause raisonnable puisque « sur toutes les interrogations qui ont été à l’origine du mouvement en janvier dernier, le gouvernement a apporté des réponses ». Et que sa politique consisterait à réformer et à bien financer les universités. Un tel discours disqualifie toute critique à l’avance... et ne permet pas de comprendre comment la crise a pu démarrer et durer aussi longtemps.

De son côté, la coordination nationale publie un état de la mobilisation université par université qui montre certes une situation contrastée, mais qui interdit de considérer que ce mouvement de protestation exceptionnel serait terminé, permettant ainsi d’organiser comme si de rien n’était cours et examens.

Dans la plupart des centres universitaires, la rétention des notes du premier semestre est appliquée. Une forme de lutte qui semblait indolore, mais qui commence à peser sérieusement, au point que des présidents d’universités se lancent dans un combat incertain, menaçant individuellement chaque enseignant de retenues salariales en cas de poursuite de ce mode d’action (Lille-2, Paris-5). La grève des cours est moins fréquente, elle prend souvent une forme dite "perlée" - en réalité on ne fait grève que les jours de manifestation nationale - quant aux blocages des bâtiments, ils ont touché une quarantaine de centres (IUT compris), mais pas de manière nécessairement continue...

Sylvestre Huet