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L. Fournier-Finocchiaro

jeudi 13 décembre 2007

Lu dans Le Monde

Edito du Monde
Egalité des chances
LE MONDE | 13.12.07 | 14h00 • Mis à jour le 13.12.07 | 14h00

elon le principe que la meilleure défense, c'est l'offensive, Valérie Pécresse a décidé de foncer. Elle n'a pas tort. Sans attendre que le mouvement de grogne contre la loi sur l'autonomie des universités soit complètement résorbé, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a engagé son deuxième chantier, sans doute le plus stratégique : celui de la lutte contre l'échec des étudiants durant le premier cycle universitaire.


Le constat - alarmant - est connu depuis longtemps. Ouverte à tous les bacheliers, l'université française pratique, en réalité, une redoutable sélection par l'échec. C'est particulièrement spectaculaire en première année, au terme de laquelle un étudiant sur deux, seulement, est admis en deuxième année. Tout y contribue : le siphonage des meilleurs bacheliers par les filières sélectives (classes préparatoires aux grandes écoles, instituts universitaires de technologie) ; la trop grande spécialisation immédiate des formations universitaires ; le manque cruel de moyens humains et financiers d'encadrement.

Tout impose d'y remédier. En laissant sur le carreau, chaque année, des milliers d'étudiants démotivés et désabusés, ce système provoque un déplorable gâchis humain et explique, en partie, le niveau désespérant de chômage des jeunes. Il contribue au déficit français de diplômés du supérieur (39 % d'une génération, contre un objectif européen de 50 %). Contrairement à son ambition affichée, il n'assure pas une réelle égalité des chances devant les études supérieures.

C'est à tous ces maux que le plan de Valérie Pécresse pour "la réussite en licence" entend s'attaquer dès 2008. L'objectif est de réduire de moitié en cinq ans le taux d'échec en première année. Elaborés par des groupes de travail associant enseignants, étudiants et présidents d'université, les mesures préconisées font l'objet d'un assez large consensus : meilleure prise en charge des étudiants dès le départ ; possibilité de tutorat (rémunéré) pour ceux qui sont en difficulté ; spécialisation progressive et non immédiate des formations ; renforcement du temps pédagogique privilégiant les petits groupes ; possibilités accrues de réorientation pendant la première année ; enfin, incitations financières aux IUT qui recruteront davantage de bacheliers technologiques, souvent mal armés pour les études générales. Enfin, le gouvernement s'engage à consacrer à cet effort des moyens significatifs : 730 millions d'euros entre 2008 et 2012. Il faudra, évidemment, s'assurer que ce plan complexe est effectivement mis en oeuvre et poursuivi sur plusieurs années. Et qu'il ne se réduira pas, comme cela a souvent été le cas par le passé, à de ronflants effets d'annonce. Mais l'enjeu est trop important pour ne pas inviter l'ensemble de la communauté universitaire à s'y associer.


Commentaire du Snessup sur ce "Plan Licence"


Chaque année, 30 % des nouveaux étudiants redoublent, 16 % sont réorientés et 6 % abandonnent leurs études
Le gouvernement débloque 730 millions d'euros pour la réussite à l'université
LE MONDE | 13.12.07 | 10h38 • Mis à jour le 13.12.07 | 13h40

ept cent trente millions d'euros cumulés d'ici à 2012, tel est le montant de l'enveloppe allouée à la réussite en licence, dans le cadre du plan que la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a présenté, jeudi 13 décembre, à la Conférence des présidents d'université (CPU), aux syndicats de personnels et aux organisations étudiantes. Cet effort équivaut à une hausse de 43 % du budget dédié aux trois premières années universitaires, dont le montant s'élève à 500 millions d'euros.


Ce plan a pour objectif de diviser par deux le taux d'échec en première année de licence. A l'étude depuis juillet, sa conception a été accélérée par le gouvernement pour sortir du mouvement de contestation contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. Sur les 280 000 étudiants qui entrent chaque année à l'université, 52 % échouent en fin de première année : 30% redoublent, 16 % sont réorientés et 6 % abandonnent leurs études.

Pour lutter contre ce gâchis, le projet propose une refonte du contenu de la licence. La première année, baptisée "fondamentale", sera moins spécialisée. Outre la dominante disciplinaire, elle devra comporter des heures consacrées aux langues vivantes, à la méthodologie, à l'informatique. Durant cette première année, les étudiants bénéficieront du soutien d'un enseignant référent.

La deuxième année, dite de "consolidation" constituera la véritable entrée dans la spécialisation disciplinaire. Elle sera aussi consacrée à la découverte du monde professionnel sous forme de séminaires, de forums, de tutorat d'entreprise. Au cours de cette année, un suivi du projet personnel devra être assuré. Ce n'est qu'en troisième année que l'étudiant se spécialisera. Un stage obligatoire en entreprise devra être validé lors du cursus.

La nouvelle architecture entraînera une hausse des heures de cours. Cinq heures supplémentaires en moyenne seront octroyées aux universités pour chaque année de licence. Actuellement, le nombre d'heures de cours hebdomadaires varie entre 15 heures en lettres et 30 heures en sciences. Ce nouveau schéma s'inspire du projet de réforme sur lequel travaillait l'université de Rennes-II, l'une de celles où est né le mouvement de contestation contre la loi sur l'autonomie.

Ce renforcement pédagogique se fera sans création de postes d'enseignants. En revanche, les universités pourront recourir à des heures supplémentaires, défiscalisées, payées 40,06 euros. Pour chaque licence, une prime de l'ordre de 2 000 euros par an sera octroyée aux enseignants coordinateurs, chargés de concevoir le projet pédagogique. "Nous allons enfin donner une reconnaissance financière et symbolique à l'accompagnement des étudiants", explique MmePécresse. Les universités pourront aussi faire appel à de jeunes thésards occupant des postes de moniteurs; 2 250 de ces emplois étaient déjà prévus dans le budget 2008. Enfin, des étudiants seront recrutés pour des tâches de tutorat.

Autre volet du plan, un "contrat de réussite" sera signé entre l'étudiant et son professeur tuteur. Le document contiendra des engagements réciproques, en terme d'assiduité par exemple, ou de soutien en cas de difficultés. Un effort sera aussi fait pour améliorer l'orientation des étudiants.

Enfin, des possibilités de réorientation seront ouvertes dès la fin du premier trimestre et en fin de première année. Le but est de développer des passerelles entre les filières post-bac, notamment avec les IUT et BTS. Ces filières courtes seront incitées, grâce à l'instauration d'un système de bonus financier, à s'ouvrir davantage aux bacheliers technologiques pour lesquels elles avaient été créées.

Actuellement, les IUT recrutent 68 % de bacheliers généraux et seulement 32 % de bacheliers technologiques. Avec les bacheliers professionnels, ces derniers essuient le taux d'échec le plus important à l'université. La réforme instaure un accès de droit à ceux qui auront obtenu la mention bien ou très bien.

Prévu pour prendre effet dès février 2008, le plan licence devrait, sur le fond, rencontrer peu d'opposition. Les principaux acteurs réclamaient depuis longtemps une rénovation du premier cycle, talon d'Achille de l'université. En revanche, les organisations étudiantes et surtout les syndicats d'enseignants risquent de critiquer l'absence de crédits pour la création de postes.

Mercredi 12 décembre, l'UNEF rappelait dans un communiqué qu'"il était indispensable que le taux d'encadrement soit augmenté par un recrutement massif d'enseignants chercheurs et de personnel administratifs".


Catherine Rollot

La fin du mouvement contre la loi sur l'autonomie

Le tribunal administratif de Montpellier a ordonné, mercredi 12 décembre, au président de l'université Montpellier-III, sous peine d'astreinte, de garantir un accès normal aux cours dans la faculté de sciences humaines, paralysée depuis cinq semaines par le mouvement de protestation contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités.

Cinq établissements demeuraient "perturbés" selon le ministère de l'enseignement supérieur.

Mardi 11, les étudiants de la faculté de lettres d'Angers avaient voté la fin du blocage. Même décision à Poitiers, en grève depuis le 19 novembre, à Nancy-II, ainsi qu'à Nantes et Pau, la veille.

Mardi, les manifestations organisées par la coordination n'ont pas mobilisé, celle prévue à Paris avait été annulée.




Chiffres et lexique

CHIFFRES. 700000 étudiants (hors IUT, médecine et pharmacie) suivent aujourd'hui une licence et 155 000 diplômes sont délivrés chaque année.

LEXIQUE. Il existe deux types de licence. La licence générale (trois ans) qui forme le gros des étudiants et la licence professionnelle, qui accueille depuis 2 000 des diplômés de niveau bac +2 et se prépare en un an. La formation articule enseignements théoriques et pratiques, en partie dispensés par des professionnels. En 2007, 1 438 licences professionnelles recevaient 38 000 étudiants. Trois domaines accueillent plus de la moitié des inscrits : échanges et gestions, communication et information, spécialités pluritechnologiques. 72 % des diplômés décrochent un emploi dans les dix-huit mois.

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